samedi 9 octobre 2010

les boues rouges, un coktail toxique de bauxite en Hongrie

Nettoyage des boues rouges, à Devecser, en Hongrie, le 7 octobre 2010.

Une semaine après la catastrophe, c'est un million de mètres cubes de boues rouges
qui se sont déversées sur les 7 villages avoisinants l'usine d'aluminium à Kolontar en Hongrie.

Sur des photos prises en juin, on voit un mince filet de boue rouge qui s'échappe
de l'usine d'aluminium . La fuite aurait dû être colmatée. Le Premier Ministre a pointé
du doigt une erreur humaine.
D'autres réservoirs sont dans le même état. Le désastre aurait pu être évité.
Et sur place, rien n'est encore maîtrisé, situation confirmée à la Commission Européenne.
Les boues rouges échappées de l'usine ont atteint aujourd'hui les eaux du Danube.


Dans quelle mesure l'écosystème du Danube va-t-il être touché par les boues rouges ?
La question inquiète la Serbie et la Croatie, voisins de la Hongrie.
Les services des eaux surveillent de très près le pH qui mesure la concentration

L'inquiétude est montée d'un cran avec la découverte de poissons morts dans la
branche principale du Danube aux confluents de la Raab avec le fleuve
La faune et la flore de la rivière Marcal, la première touchée par cette marée de boue caustique
a été totalement anéantie. Il faudra de 3 à 5 ans avant avant que la vie renaisse dans le cours d'eau.

Le village de Kolontar, le plus touché par cette boue rouge, a été évacué.
Le pH élevé 13,5 lors du déversement de ces boues rouges, issues du traitement de la bauxite pour faire de l'aluminium est le problème à court terme pour les personnes et les écosystèmes touchés.
Avec un pH supérieur à 10 (alors qu'un pH neutre est égal à 7), ces boues brûlent les tissus, attaquent les organismes.
Plus de 150 personnes sont hospitalisées pour des brûlures graves.
Après la rupture du réservoir lundi, les autorités ont mesuré un pH de 13, ce qui a été
dévastateur pour la première rivière touchée et puis, l'engluement des organismes
vivants par la boue se déversant en grande quantité, remplissant les branchies des poissons.

Du plâtre et des produits acides ont été déversés pour faire tomber le pH et la pollution
touchant le Danube. Le pH aurait désormais un pH inférieur à 10.
L'analyse d'échantillons prélevés mardi révélait des teneurs en métaux lourds.
Les métaux lourds sont persistants et la toxicité se mesure à long terme.
Les boues rouges contiennent du titane, de l'oxyde de fer, de l'oxyde d'aluminium, de l'oxyde de silicium et peut être du chrome, du cadmium à de très faibles concentrations.
Les métaux et minéraux ont des effets néfastes sur la flore, ils risquent d'infiltrer
les sols et de les rendre stériles.
Les nappes phréatiques ne seraient pas non plus à l'abri d'une contimination et rendrait l'eau
impropre à la consommation.
Ce qui est à craindre pour les riverains du Danube, est la transformation des boues
en poussières toxiques inhalables qu'il serait impossible de circonscrire.
Ces boues sont légèrement radioactives. Une contamination de la région nuirait
gravement à la santé humaine et à l'écosystème.
Le MIC (Monitoring and Information Centre), la cellule de crise pour la protection
civile européenne à Bruxelles est en contact avec les autorités hongroises depuis
l'accident est prête à coordonner l'aide nécessaireà partir du moment où la Hongrie
la demande.
L'impact à long terme de cette pollution est pour l'instant difficile à évaluer.

En France, il existe une usine de traitement de la bauxite à Gardanne dans les bouches du Rhône depuis 1893 appartenant à la Société Rio Tinto.
Le groupe Péchiney a assuré que la réglementation était bien appliquée sur ce site.
Une partie des boues résiduelles est stockée dans un réservoir après être asséchée.
Une autre partie est rejetée au large dans une fosse marine au large de Cassis, dans la
fosse de Cassidaigne.
Selon l'ONG Robin des bois, une étendue sous-marine de 50 km de long et 5 km de large
serait recouverte de boues toxiques.
Cependant, ces rejets sont progressivement réduits car ils seront interdits à partir de 2015.
D'après le le secrétariat d'Etat à l'écologie,
" l'impact des rejets en mer est suivi régulièrement par un comité scientifique depuis plus de 10 ans qui considère que ces rejets ne présentent pas d'effet toxique sur la faune en place "
précise le cabinet de Chantal Jouanno.
Pour extraire l'alumine ou oxyde d'aluminium, la bauxite est affinée, puis il faut ajouter de la
soude caustique. Cette dernière étape fait apparaître les boues rouges , les impuretés solides présentes dans le mélange alumine-soude se déposent au fond de bacs d'épaississement, d'où la corrosivité des boues résiduelles.
(20 minutes.fr)


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