jeudi 22 juillet 2010

Le Grenelle des ondes


Le ministère de la Santé a lance en avril 2009 une série de discussions sur les effets sur la santé des ondes radio, en particulier celles de la téléphonie mobile. Opérateurs et associations de défense des consommateurs sont réunis pour décider s'il faut légiférer, interdire, avoir peur ou être rassuré. La science sera la grande absente de ces débats, par manque de preuves claires et parce que les scientifiques n'ont pas été invités.

juillet 2010
Ce Grenelle des ondes avait pourtant suscité beaucoup d’espoir. Elle pouvait être l’occasion, en mettant autour d’une même table, tous les acteurs du dossier, de sortir du climat de tension actuel. Les récentes décisions de justice devaient être une incitation de plus à en sortir par le haut. Mais dès le départ les signaux négatifs se sont accumulés : lettre de mission du Premier Ministre clôturant du haut de certitudes scientifiques contestables les débats sur la question la plus litigieuse, celle des antennes-relais ; déclaration des ministres allant dans le même sens quand il ne s’agissait pas purement et simplement de dénigrer l’opération (« il y en a marre de ces Grenelles qui ne servent à rien », aurait ainsi déclaré la Ministre de la Santé selon le Canard Enchaîné) ; plus grave encore, décision de ne pas organiser un échange entre scientifiques ne partageant pas la même analyse quant aux effets sur la santé, tout en invitant une représentante de l’OMS à venir nous porter la bonne parole. Nous pouvons ajouter à cela une précipitation incompréhensible du calendrier des travaux qui aboutit à mélanger vitesse et précipitation.

Au cours de ces débats, nous avons pu noter des avancées certaines :

  • déclarations répétées des agences d’expertises – AFSSET et INERIS – sur la nécessité de prendre en compte l’ « incertitude scientifique » et proposition d’application à la téléphonie mobile du principe ALARA (recherche de l’exposition la plus basse possible. Celui-ci se décline en trois dimensions : ne pas exposer lorsqu’on n’est pas obligé de la faire ; fixation d’une valeur réglementaire d’exposition à ne pas dépasser ; assurer l’exposition la plus basse possible, y compris au-dessous de ce seuil, pour les populations sensible notamment. La tonalité de ces déclarations était toute nouvelle et aurait du permettre d’initier une démarche de précaution dans ce dossier ;
  • positions, elles-aussi, répétées des élus qu’il s’agisse des députés, sénateurs ou des représentants des associations des maires pour inciter l’Etat à agir, en considérant que la pire des solutions serait de « ne pas bouger ».
  • ...
  • positions, elles-aussi, répétées des élus qu’il s’agisse des députés, sénateurs ou des représentants des associations des maires pour inciter l’Etat à agir, en considérant que la pire des solutions serait de « ne pas bouger ».
  • ...

  • Le pire le plus inacceptable concerne les antennes-relais et justifiait à lui seul la dénonciation de l’opération et notre décision de claquer la porte :

    « En l’état actuel des connaissances, une révision des seuils réglementaires n’est pas justifiée d’un point de vue sanitaire », assène sèchement le communiqué de la ministre de la Santé, qui passe ainsi sous silence une mois de débats. Si on ajoute à cela que l’on ne trouve pas un mot concernant les sites sensibles, on comprendra que les ministres ont manifestement opté pour le statu quo que leur demandaient les opérateurs.

    ....

    Le Grenelle des ondes est une occasion manquée qui ne manquera pas de renforcer la mobilisation citoyenne à l’encontre d’un développement anarchique des antennes relais. Les mots seuls ne régleront pas les maux dont souffrent les riverains d’antennes relais. Nous appelons donc les collectifs de riverains à amplifier la mobilisation afin d’obtenir de la part des parlementaires ce que le Gouvernement refuse de nous accorder.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire