jeudi 22 juillet 2010

Evaluation pollution électromagnétique

Les ondes électromagnétiques présentent-elles un risque pour la santé ? La question fait débat. Certains refusent de parler de pollution et réclament des preuves de leur dangerosité. D’autres, au contraire, redoutent un problème sanitaire identique à celui de l’amiante et appellent à l’application du principe de précaution. C’est le cas de Vincent Joly, gérant de la société EPE Conseil, spécialiste de l’évaluation de ce qu’il nomme les
nuisances électromagnétiques

Vincent Joly

développement.com : Quel est votre définition de la pollution électromagnétique ?

Vincent Joly. : Je considère que le problème posé par les champs électromagnétiques est très important.

Il est comparable aux nuisances engendrées par l’amiante ou la pollution de l’air… et il est plutôt récent : dans les années 1960, nous étions deux à quatre heures par jour exposés aux ondes électromagnétiques. Aujourd’hui, nous y sommes confrontés de 16 à 18 heures.

Les raisons : le développement des mobiles, puis des systèmes Wifi et des autres systèmes sans fils… les sources se sont multipliées.
Pour moi, c’est un champ de stress : tous les systèmes sans fil fonctionnent avec des hautes fréquences, comme les téléphones portables. Un 900 MHz, par exemple, c’est 900 millions de vibrations à la seconde, donc des oscillations extrêmement rapides, agressives, proches de celles d’un micro-onde : c’est un véritable perturbateur pour l’organisme.
Or, aujourd’hui, certains considèrent que cela n’a pas d’impact. Mais c’est faux : on dispose à l’heure actuelle en Europe d’à peu près 1 500 études qui démontrent un lien très clair de cause à effet. Une maladie est par exemple apparue il y a environ cinq ans : l’électrosensibilité (*). Elle est reconnue par l’OMS (Organisation mondiale de la santé), et par la France.
Pourtant, notre pays est en retard vis-à-vis de ses voisins. Certains pays européens ont en effet revu les normes d’exposition à la baisse.

C’est le cas de la Suède, de l’Autriche, ou de la Suisse. Une ville autrichienne a par exemple installé plus d’antennes-relais mais en a réduit les rayonnements. Résultat : la couverture réseau est assurée mais la pollution générale est beaucoup plus faible.
Je comprends que les choses soient difficiles à faire bouger car il s’agirait de réaliser de gros investissements pour les opérateurs de téléphonie mobile. Mais l’information dont nous disposons est suffisante pour agir et appliquer le principe de précaution.

d.com : Vous commercialisez le détecteur ESI 23. Pouvez-vous nous le présenter ?

V. J. : Nous y avons travaillé durant environ 4 ans, en partenariat avec une société allemande. L’idée, c’est que les particuliers disposent d’un outil facile à utiliser pour mesurer à tout moment l’exposition aux ondes électromagnétiques. De cette manière, ils pourront se rendre compte qu’ils sont exposés à cette pollution, pourtant invisible et inodore. Il n’a donc pas vocation à faire peur, mais à créer une prise de conscience.
L’ESI 23 mesure l’exposition de manière globale, car les pollutions électromagnétiques sont comme les pollutions atmosphériques : elles sont très différentes. Pour résumer, il y a les pollutions basse fréquence, c’est-à-dire les courants domestiques, et les pollutions haute fréquence : tous les systèmes sans fil.

L’appareil indique donc la concentration, la source de ces pollutions (ordinateur, télévision, lampe de chevet,…), et la distance de précaution à respecter entre cette dernière et le sujet. Il y a ainsi également un aspect pédagogique, auquel je tiens beaucoup.
Il est par ailleurs très accessible : entre 159 et 169 euros. Rien à voir avec les précédents produits qui étaient hors de prix (environ 800 euros).
Il faut savoir que dans 80 % des cas, les gens arrivent à réduire facilement leur exposition. Pour les 20 % restants, il s’agit surtout de pollutions extérieures qui entrent à l’intérieur de l’habitat : une antenne-relais face à une fenêtre, un wifi chez le voisin,… Pour cela, il existe des produits que l’on appelle « écrans » : des sortes d’isolants qui stoppent entre 80 et 99 % des pollutions électromagnétiques.


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